Yukio Mishima en 1964

Yukio Mishima (1925-1970)

Le premier auteur asiatique dont je veux vous parler est très connu aussi bien en France (parmis les auteurs asiatiques qui arrivent jusqu'à chez nous) que dans son pays. Son oeuvre fut plébicitée de son vivant et ses engagements politiques en ont fait une figure assez emblématique. Que l'on partage ou non ses idéaux, on ne peut que reconnaître qu'il est allé jusqu'au bout de ses idées et peu le font.

Afin de pouvoir appréhender au mieux ses oeuvres, il me semble important de retracer les grandes lignes de sa vie. Son éducation, son enfance étant à mon avis grandement responsable de son développement futur. Cette page se divisera donc en deux parties :

Evidemment, n'ayant pas à disposition les documents nécessaires, j'ai recherché sur internet ce qui pourrait me permettre de comppiler une biographie et une bibliographie digne de ce nom. Il est donc normal que je cite ici mes sources.

Sources bibliographiques

Biographie détaillée, précise et chronologique en anglais :Mishima Cyber Museum.
Biographie an anglais : Yukio Mishima
Biographie en français : wikipedia.
Biographie et bibliographie française : Mishima. Je vous invite à vous rendre sur son site qui est vraiment très complet.

Sa vie

Enfance : 1925-1940

1925 : Kimitake et sa mère

Yukio Mishima, de son vrai nom Kimitake Hiraoka, est né le 14 janvier 1925 à Tokyo. Ses parents sont Azusa et Shizue Hiraoka. Son père, diplômé de la Tokyo Imperial University (maintenant University of Tokyo), est alors directeur du ministère de la pêche. Shizue, sa mère est la fille d'un directeur d'école de Tokyo. Ils vivent avec les grand-parents paternels : Jotaro et Natsuko Hiraoka. Les grand-parents habitent de rez-de-chaussée de la maison et les parents le 1er étage. Natsuko est issue d'une famille de samourai. Jotaro est descendant de "daimyo" (seigneur de guerre), relié par mariage aux Tokugawa.

Quelques dates :
Le 25 décembre 1926, Hirohito devient le 124ème empereur du Japon.
Le 23 février 1928, naissance de Mitsuko, petite soeur de Kimitake.
Le 19 janvier 1930, naissance de Chiyuki, petit frère de Kimitake.

1930 : Kimitake et sa grand-mère

Kimitake est élevé par sa grand-mère paternelle, Natsuko. Celle-ci le prend à sa mère très tôt et le garde constamment avec elle. Sa mère n'est autorisée à la voir que pour le nourrir. La grand-mère est très stricte et possessive, mais adore le petit Kimitake. Celui-ci se révèle un enfant à la santé fragile, souvent malade.

C'est sa grand-mère, issue d'une famille de samurai, qui s'occupe de son éducation. A cause sa santé fragile, elle lui interdit de sortir au soleil, de faire du sport ou de jouer avec des garçons : il passait la plupart de son temps seul ou avec ses cousines. Kimitake est donc un enfant solitaire qui n'a que très peu de contact avec l'extérieur et encore moins avec des enfants de son âge.

Sa grand-mère instille en lui l'esprit de ses ancètres samurai et lui apprend à en être fier. Elle a eu une grande influence sur la vie future de Kimitake. Elle s'en occupera personnellement jusqu'en 1937 où, étant trop malade, elle le laissera retourner vivre avec ses parents.

1931 : Kimitake à l'école primaire

En avril 1931, Kimitake entre à l'école primaire de Gakushuin (l'école des pairs). Il s'intéresse à la poésie, aux haiku et à l'écriture dès son plus jeune âge. Un de ses courts essais sera même publié dans chaque publication du journal de l'école Kozakura.

Il aime aussi beaucoup la lecture et lit avec avidité les contes pour enfants de Mimei Ogawa et Miekichi Suzuki ainsi que le magazine Shounen Club publié par Kodansha et plus particulièrement les écrits de Yoichiro Minami, Hitomi Takagaki, et Minetaro Yamanaka.

En 1935, Kimitake participe pour la première fois à un voyage scolaire et visite les célèbres temples de Kashima, Katori, et Kasumigaura. En mars 1937, il est diplômé de l'école primaire de Gakushuin et il est, de loin, premier en composition littéraire.


1940 : Kimitake au collège

En avril 1937, il entre au collège de Gakushuin et s'inscrit au club littéraire. C'est à ce moment que sa grand-mère l'emmènera pour la première fois voir le Kabuki et des pièces de No.

Kimitake publie un essai dans le Gakushuin Hojinkai journal. Les 6 années suivantes, collégien puis lycéen, il publie de nombreux poèmes, histoires courtes, nouvelles, pièces dans ce magazine. Il est aidé et conseillé dans ses travaux par ses professeurs de littérature japonaise.

Son père est muté à Osaka mais sa famille reste sur Tokyo. Le 18 janvier 1939, sa grand-mère meurt. Elle avait 64 ans.

Il soumet ses poèmes et haiku au magazine Kuchinashi sous le pseudonyme de Seijo.

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Adolescence pendant la guerre : 1941-1945

Il étudie auprès du poète Ryuko Kawaji et prépare aussi une anthologie de ses poèmes. Pendant ses années de collège, il dévore des livres comme "Le Bal du Comte d'Orgel" (Raymond Radiguet), "Salome" (Oscar Wilde), les travaux de Junichiro Tanizaki, ainsi que les poèmes de Rainer Maria Rilke. Il apprécie particulièrement la poésie de Shizuo Ito.

En avril 1941, il devient éditeur en chef du Gakusyuin Hojinkai Journal. Il reçoit un appui et une aide précieuse de son professeur de littérature japonaise, Fumio Shimizu, grâce à qui sa nouvelle "Hanazakari no Mori" est publiée dans le magazine Bungei Bunka, sous le pseudonyme de Yukio Mishima (d'après le poète Shizuo Ito ; Ito et Mishima étant 2 villes célèbres de la préfecture de Shizuoka et Mishima ayant la plus belle vue sur le Mont Fuji).

1944 : Kimitake lors de la cérémonie de fin du lycée

Il est diplômé du collège de Gakushuin. Il se passionne pour le cours de littérature sur la période Heian. En avril 1942, il entre en section B (allemand) du cours de littérature du lycée de Gakushuin. Il devient rapidement membre, puis directeur du comité littéraire. Il fortement lié aux rédacteurs du Bungei Bunka et est influencé par l'école romantique japonaise, de par son contact avec le magazine. Le 26 août 1942, son grand-père, Jotaro Hiraoka meurt (80 ans). Mishima tombe sous le charme de la littérature médiévale japonaise. Il est particulièrement attiré par le No et le restera toute sa vie.

En mai 1944, Mishima réussi l'examen physique de la conscription à Shikata, village de son père. Sur le chemin du retour, il s'arrête pour la première fois voir Shizuo Ito à Osaka. Il prend part aux exercices d'entrainement militaire à la Maizuru Navy Engeneering School.

En septembre 1944, Mishima est diplômé major de sa classe du lycée de Gakushuin et en commémoration il reçoit une montre en argent, cadeau de l'empereur. Il reçoit aussi 3 travaux de littérature de l'ambassadeur allemand.

En novembre 1944, il est accepté dans l'école de Jurisprudence (loi allemande) de l'Université Impériale de Tokyo.

1945 : Kimitake à l'université

En janvier 1945, Mishima se rend à l'aéroport de Nakajima pour des travaux de mobilisation. Il est immédiatement renvoyé chez lui à cause d'un mauvais diagnostic du chirurgien de l'armée qui, à cause de sa constitution fragile, qu'il croit du à la pleurésie, le déclare inapte au service militaire. Mishima est content d'échapper à la guerre, mais il se sentira coupable d'avoir survécu et raté un mort héroïque.

Il continue à publier ses travaux et a écrire dans le dortoir de l'arsenal naval de Koza, où il réside à présent. Durant la dernière période de la guerre, il prend plaisir à lire les textes de drames NO et les pièces de poupées de Chikamatsu Monzaemon. Le 15 août 1945, atteint d'une fièvre, il est renvoyé dans la maison d'un parent où sa famille est réfugiée. A son arrivée, il apprend que la guerre est finie.

Son compagnon du Bungei Bunka, Zenmei Hasuda, se suicide 4 jours après la fin de la guerre.
Le 23 octobre, sa petite soeur meurt, à 17 ans, du typhus, alors qu'elle était en 2ème année au collège pour filles Seishin.

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1946-1951 : L'époque de "Confession d'un masque"

1947 : Kimitake à son bureau

En janvier 1946, Mishima rend visite pour la première fois à Yasunari Kawabata, qui deviendra son mentor. Les deux hommes s'apprecient et Kawabata fait beaucoup pour lancer la carrière de Mishima. Sur la recommendation de ce dernier, il commence à fréquenter les cercles littéraires.

Le 17 novembre, il assiste à une cérémonie en souvenir de son ami Zenmei Hasuda, à qui il dédie un poème.

En novembre 1947, il est est diplômé de l'école de Jurisprudence. Le 13 décembre, il passe et réussi l'examen de l'administration, comme le souhaitait son père. Le 24 décembre, il reçoit un poste au Ministère des Finances. Plus tard, il est engagé comme éditeur dans le magazine Zaisei (Finances Publiques).

Le 22 septembre 1948, Mishima démissione du Ministère des Finances (il y sera resté 9 mois) pour se consacrer pleinement à l'écriture.

1948

Le 25 novembre 1948, il commence à travailler sur une nouvelle : "Confession d'un masque". Le 27 avril 1949, il finit "Confession d'un masque". Il est publié en juillet 1949 et remporte immédiatement un franc succès. Après cette auto analyse psychologique, Mishima souhaite entamer une thérapie auprès d'un psychiatre. Après deux rendez-vous, il laissera cette idée de coté.

En juin 1950, sa nouvelle "Soif d'amour" est publiée. En juillet 1950, le Rokuonji de Kyoto (temple au pavillon d'or) est brûlé Le 19 septembre 1950, Mishima est un des membres fondateur du Kumono Kai, mouvement littéraire cubiste. En octobre, il publie ces "Cinq pièces de No moderne" dans le magazine Ningen.

A partir de 1950, Mishima fréquente des bars homosexuels, sous le prétexte de préparer "les amours interdites".

En août 1951, le film The Pure White Night, dans lequel Mishima lui-même joue, est tourné.

En novembre 1951, la première partie de "Couleurs interdites" est publiée.

Le 25 décembre 1951, Mishima quitte Yokohama pour un tour du monde en bateau. Ses impressions sur son premier séjour à l'étranger seront publiées dans de nombreux magazines.

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1952-1957 : L'époque du "Pavillon d'or"

1951 : voyage à travers le monde

Mishima voyage. En janvier il est en Amérique du nord, en février au Brézil, puis en mars-avril il fait Londres, la Grève et l'Italie. Il revient au Japon le 10 mai 1952.

De 1951 à 1958, Mishima écrit beaucoup. Il commence alors une brillante et prolifique carrière d'auteur. On peut citer ses romans "Amours interdites"(1951), paru l'année de son premier voyage en Occident. En juin 1952, Il commence à écrire "Mort en été". En août, il publie "plaisirs secrets", la deuxième partie de "Couleurs interdites". En octobre, il publie "Mort en été".

Paralèllement, il aura une aventure homosexuelle de longue durée et une relation brève avec une femme, Eiko. A partir de 1953, il se met à la boxe et... perd presque tous ses matches ! Il commence à se soucier de son corps et choisit de suivre un régime qu'il tiendra jusqu'à sa mort.En 1954, il publie "Le Tumulte des flots".

1558-1964 : L'époque de "La maison de Kyoko"

1958 : mariage avec Yoko Sugiyama

Le 11 juin 1958, Yukio Mishima se marie avec Yoko Sugiyama, la fille d'un peintre traditionnel renommé de l'époque. Yoko Sugiyama a alors 19 ans et Mishima 33 ans. Mishima aurait exigé de sa femme plusieurs choses avant de l'épouser : il voulait être sûr qu'elle comprenait bien que l'écriture viendrait toujours en premier pour lui. Il a insisté pour qu'elle respecte son droit à l'intimité et qu'elle n'essaye pas de l'empêcher de faire du body building. Bref, on peut se demander se qui l'a poussé à se marier. Une des raisons semble avoir été la santé de sa mère. En mars 1958, on lui a diagnostiqué un cancer en phase terminale. Le diagnostic s'averrera faux, mais Mishima précipite ses démarches de mariage pour s'assurer que sa mère le verrait marié et avec une famille avant de mourir. L'autre raison évoquée serait que, bien qu'il s'employait à choquer les japonais par son attitude outrageuse, Mishima était très sensible à ce que l'on pensait de lui. Il était très inhabituel pour un japonais de classe moyenne de plus de trente d'être encore célibataire. La plupart des gens célèbres au Japon sont sensés se marier et fonder une famille. Il aurait donc choisi la respectabilité en se mariant.

La même année, il commence la pratique du Kendo avec maître Masami Yoshikawa (7th dan), assistant instructeur au poste de police Higashi Chofu.

De ce mariage, Mishima aura deux enfants : une fille, Noriko, née le 2 juin 1959, et un fils, Iichiro, venu au monde le 2 Mai 1962. De nombreux témoignages décriront Mishima comme un père attentif.

1965-1970 : L'époque de "La mer de la fertilité"

1970 : Mishima dans son bureau

De 1964 à novembre 1970, Mishima travaille sur "La mer de la fertilité".

Le 11 novembre 1966, Mishima et sa femme son invités à la garden party annuelle donnée par l'Empereur et l'Imperatrice.

Mishima continue sa pratique du kendo et du Iaido. En 1967, il passe 1er dan de Iaido et en août 1968, 5ème dan de kendo. En 1970, il deviendra 1er dan de karate.

Parallèlement, dès 1966, Mishima commence à exprimer publiquement son attachement au japon traditionnel, et donc au nationalisme. Il écrit d'ailleurs à cette période plusieurs ouvrages sur ce thème, dont "Patriotisme". La parution de cet ouvrage vaudra quelques mouvements d'opposition. L'écrivain Kenzaburo Oe s'opposera à la vision de Mishima en écrivant lui-même "17", un livre prônant une position radicalement opposée à celle de Mishima. Mishima apprécie ce genre d'opposition car il aime la provocation. Il n'hésitera pas d'ailleurs à visiter dans leur propre fief les étudiants communistes de l'université de Tokyo quelques années plus tard.

En 1967, Mishima s'engage dans les "Forces d'Autodéfense du Japon" (JSDF) afin de se rapprocher du style de vie "samouraï" qu'il prône dans ses écrits. En 1968, il prolonge son action en fondant la "Société du bouclier", sorte de milice privée qu'il voue à la protection de l'empereur. Cette milice est principalement constituée de jeunes hommes recrutés au sein de la JSDF. Au sein de cette société, Mishima applique pleinement sa philosophie. Pour illustration, voici quel serment devaient prêter ses membres : "Nous jurons dans l'esprit des vrais hommes de Yamato de nous lever l'épée à la main contre toute menace portant à notre culture ou à notre patrimoine."

Il joue aussi dans plusieurs films et co-réalise une adaptation de son roman "Patriotisme".

A partir de la fin 69, Mishima commence à préparer sa fin. A l'image du Samouraï qui ne doit laisser rien derrière lui, Mishima organise tout, répartit ses droits d'auteur au sein de sa famille, et fait discrètement le tour de tous ses amis.

1970 : Mishima dernier discourt

En Août, il termine le dernier tome de son oeuvre majeure, la "Mer de la fertilité" : "L'ange en décomposition". Il le conservera pour ne le délivrer à son éditeur que le jour de son Seppuku. Tout est prêt.

Le matin du 25 Novembre 1970, Yukio Mishima, accompagné de 4 membres de la Société du bouclier pénètrent à Ichigaya, le quartier général des forces d'autodéfense et prennent en otage le chef de corps. Fort de cet otage, Mishima réclame l'écoute des militaires de la base, ainsi que de journalistes spécialement convoqués. Il prononce alors un dernier discours réclamant la mobilistation des forces en présence pour la restauration du Japon traditionnel. Devant les huées de protestation, il écourtera celui-ci. Une fois ce discours prononcé, Mishima se retire pour effectuer son Seppuku (suicide rituel). Il est 12h15.

Morita tente par trois fois de décapiter Mishima mais échoue. La tête est finalement coupée par Hiroyasu Koga. Morita (25 ans), essaye ensuite de suivre Mishima en se faisant seppuku; bien que l'entaille soit peu profonde pour être mortelle, il donne le signal et est décapité par Koga.

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Ses oeuvres

1941 La Forêt tout en fleurs (Hanazakari no Mori)
1947 Une histoire au cap (Misaki nite no Monogatari)
1948 Voleurs (Tozoku)
1948 Préparatifs pour la nuit (Yoru no Shitaku)
1949 Confession d'un masque (Kamen no Kokihaku)
1949 Trafic de pierres précieuses (Hoseki Baibai)
1949 Le passage des démons (Mangun no Tsuka)
1950 Le Phare (Todai)
1950 Monstre (Kaibutsu)
1950 Une soif d'amour (Ai no Kawaki)
1950 La Pure Nuit blanche (Jumpaku no Yoru)
1950 La Période bleue (Ao no Jidai)
1951 La Sainte Vierge (Seijo)
1951 Le Chasseur et sa proie (Kari to Emono)
1951 Club équestre (Tonorie)
1951 Initiales (Kashiramoji)
1951 Les amours interdites (Kinjiki - vol. 1)
1951 L'Aventure de Natsuko (Natsuko no Boken)
1952 La Coupe d'Apollon (Aporo no Sakazuki)
1953 La mort en été (Manatsu ni Shi)
1953 Made in Japan (Nipponsei)
1953 Tournesol dans la nuit (Yoru no Himawari)
1953 Médecine secrète (Higyo - Kinjiki, vol. 2)
1953 Le Tambour incarné (Aya no Tsuzumi)
1954 Merveilleuse femme. Le Phare. Cheval (Migoto na Onna. Todai. Uma)
1954 Le tumulte des flots (Shiosai)
1954 La Capitale d'amour (Koi no Miyako)
1954 La Chambre à la porte verrouillée (Kagi no Kakaru Heya)
1954 Jeunes hommes ressuscités (Wakodo yo Yomigaere)
1954 Discussion littéraire sur la vie (Bungakuteki Jinseiron)
1955 La Chute d'eau souterraine (Shizumeru Taki)
1955 Déesse (Megami)
1955 La Mort de Radiguet (Radige no Shi)
1955 Vacances d'un romancier (Shosetsuka no Kyuka)
1956 La Termitière (Shiroari no Su)
1956 Le Départ du vapeur Bonheur (Kofukugo Shuppan)
1956 Cinq nôs modernes (Kindai Nogakushu)
1956 Le Garçon qui écrit des poèmes (Shi o Kaku Shonen)
1956 La tortue rattrapera-t-elle le lièvre? (Kame wa Usagi ni Oitsukuka)
1956 Le Pavillon d'or (Kinkakuji)
1956 Le Printemps qui était trop long (Nagasugita Haru)
1957 Rokumeikan (Rokumeikan)
1957 La Vertu chancelante (Bitoku no Yoromeki)
1957 Un roman moderne peut-il être un classique? (Gendai Shosetsu wa Koten Tariuru ka)
1958 Lion (Shishi)
1958 Les Sept Ponts (Hashizukushi)
1958 Livre d'images de voyage (Tabi no Ehon)
1958 La Rose et le Pirate (Bara to Kaizoku)
1958 Dimanche (Nichiyobi)
1959 Cours d'éducation immorale (Fudotoku Kyoiku Koza)
1959 Manuel de style (Bunsho Dokuhon)
1959 La maison de Kyoko (2 vol.) (Kyoko no Ie)
1959 Nudité et Vêtements (Ratai to Isho)
1960 Suite des cours d'éducation immorale (Zoku Fuditoku Kyoiku Koza)
1960 Après le banquet (Utage no Ato)
1960 La Jeune Dame (Ojosan)
1961 Star (Star)
1961 Le Sport des bêtes (Kemono no Tawamure)
1961 L'Attaque de la beauté (Bi no Shugeki)
1962 Une belle étoile (Utsukushii Hoshi)
1963 L'amour devient fou (Ai no Shisso)
1963 Essai sur Hayashi Fusao (Hayashi Fusao Ron)
1963 Le marin rejeté par la mer (Gogo no Eiko)
1963 Sabre (Ken)
1964 L'école de la chair (Nikutai no Gakko)
1964 La Harpe de joie (Yorokobi no Koto)
1964 Mes années d'errance (Watakushi no Henreki Jidai)
1964 Soie et intuition (Kinu to Meisatsu)
1964 Le Premier Sexe - études de mâles (Daiichi no Sei - Dansei Kenkyu Koza)
1965 Musique (Ongaku)
1965 La Fontaine et la Pluie (Ame no naka no Funsui Me)
1965 L'Oeil - réflexions fragmentaires sur l'art (Aru Geijutsu Danso)
1965 Madame de Sade (théâtre) (Sado Koshaku Fujin)
1966 Le livre de la sagesse anti-chaste (Han-Teijo Daigaku)
1966 Patriotisme (Yukoku)
1966 Les Voix des morts héroïques (Eirei no Koe)
1966 Dialogue sur le peuple japonais (Taiwa - Shin Nihonjin Ron)
1967 Des champs désolés (Areno Yori)
1967 Le Visage de l'art (Geijutsu no Kao)
1967 Le Japon moderne et l'éthique samouraï, Introduction au Hagakure (Hagakure Nyumon)
1967 Robe du soir (Yakafuku)
1967 La Chute de la maison Suzaku (Suzakuke no Metsubo)
1968 Un type compliqué (Fukuzatsu na Kare)
1968 Dialogue sur l'homme et la littérature (Taidan - Ningen to Bungaku)
1968 Salle de classe épistolaire de Mishima Yukio (Mishima Yukio Reta Kyoshitsu)
1968 Le Soleil et l'Acier (Taiyo to Tetsu)
1968 Mon ami Hitler (Wagatomo Hittora)
1968 Je vous vendrais ma vie (Inochi Urimasu)
1968 La mer de la fertilité 1 : Neige de printemps (Haru no Yuki)
1969 La mer de la fertilité 2 : Chevaux échappés (Honba)
1969 De la défense de la culture (Bunka Boeiron)
1969 Lézard noir (Kurotokage)
1969 Mishima Yukio contre les étudiants de l'université de Tokyo (Mishima Yukio vs Todai Zenkyoto)
1969 La Terrasse du roi lépreux (Raio no Terasu)
1969 Pour de jeunes samouraïs (Wakaki samurai no tame ni)
1969 Chinsetsu Yumiharizuki (Chinsetsu Yumiharizuki)
1970 La mer de la fertilité 3 : Le temple de l'aube (Akatsuki no Tera)
1970 Le Coeur des esprits martiaux (Shobu no Kokoro)
1970 De l'action (Kodogaku Nyumon)
1970 Gensen no Kanjo (Gensen no Kanjo)
1970 Essais sur des auteurs (Sakkaron)
1970 Ranryoo (Ranryoo)
1970 La mer de la fertilité 4 : L'ange en décomposition (Tennin gosui)

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Commentaires des livres que j'ai lu

Confession d'un masque

Confession d'un masque

Editeur : folio, 247 pages, traduit de l'anglais

C'est le tout premier Mishima que j'ai lu. C'est certainement aussi mon premier livre de littérature asiatique. A cette époque on refaisait la tapisserie et la moquette de ma chambre. Du coup tous mes meubles étaient entassés dans la chambre d'amis bien plus petite et je n'avais qu'une place ou rester : mon lit. J'ai donc décidé de bouquiner et je suis tombée sur ce livre. Je l'ai dévoré. Rien que cela peut sembler bizarre sachant que c'est une sorte de biographie. Je ne m'attendais pas à trouver ça passionnant. Le fait est que c'est bien écrit, que c'est très personnel et qu'on se laisse vraiment prendre à l'histoire.

Dans ce livre, Mishima relate l'enfance, l'adolescence et le début de l'âge adulte d'un garçon qui a de fortes ressemblances avec lui. C'est un enfant maladif, surprotégé, obéissant à sa grand-mère. Puis le temps passe et il se rend compte de son attirance pour les hommes et va se débattre tout le livre pour le dissimuler aux autres et à lui-même.

Certains passages m'ont fait sourire, d'autres franchement rire, mais le ton général est plutôt triste. Il rate beaucoup de chose, et le bonheur risque fort de ne pas être au bout du chemin. Mais il ne s'apitoie pas sur son sort, il s'interroge. Est-ce que les autres pensent comme lui ? est-il différent ? pourquoi ? On sent que, bien qu'il ait réalisé relativement tôt qu'il était différent des garçons de son âge, il aspire à la normalité. Il fait des efforts considérables pour que personne ne le découvre et essaye longtemps de se la cacher. Son amour pour la soeur d'un ami le montre bien.

Je ne veux pas trop en dire pour ne pas vous en gâcher la lecture... Mais certains passages m'ont frappés. Beaucoup de changements, de déclics dans sa vie sont initiés par un dessin, un livre. Ce qui se comprend facilement, car étant de santé fragile, il sortait peu et se rattrapait sur les livres. Vers 4 ans, c'est sa rencontre, dans un livre d'image avec un chevalier armé d'une épée étincelante. Ce chevalier qu'il idéalisait se révèlera être en fait Jeanne d'Arc, une femme. Le choquant profondémment. Jusqu'à l'âge de 12 ans, il vit seul avec ses grand-parents. Ses parents, son frère et sa soeur vivent dans une autre maison un peu plus loin. Il finit par rejoindre le foyer parental, mais si sa mère l'encourage à lire, son père n'approuve pas vraiment. Un jour, il tombe sur une révélation. Dans un livre d'art de son père, il découvre une représentation du martyr de St Sébastien. C'est le début de sa fascination morbide et l'éveil concomittant de son désir sexuel... La vision de l'adulte narrateur qui examine avec le recul les réactions de l'enfant est vraiment intéressante et très personnelle. Puis il y aura Omi et ses poils d'aisselles fascinants (hihi) lors des cours de gym, les rêves de femmes nues de ses camarades... Les années passent, il est considéré comme timide, n'ayant toujours eu de relations avec une fille, jusqu'au jour où... Bon, je dois m'arrêter sinon je vais tout révéler !

La mer de la fertilité

Voici la présentation de l'éditeur pour cette dernière tétralogie de l'auteur :

La grande tétralogie de Mishima est presque entièrement fondée sur la métempsycose. Le lecteur y découvre que, selon l'écrivain japonais, il n'y a qu'un moyen d'affirmer sa volonté: choisir l'heure et le jour de sa mort. Au préalable, Mishima a décrit l'anéantissement par l'amour, puis par le militantisme politique, enfin par la vieillesse et son terme passif, la mort naturelle. La critique a bien souligné l'esthétique du martyr qui domine l'oeuvre et l'absence de morbidité intime chez l'auteur. N'écrit-il pas que l'artiste est un être "qui a cessé d'exister depuis longtemps". L'oeuvre, une "saga des âmes", constitue une exaltation du culte de l'honneur et une dénonciation des déchéances engendrées au Japon par la civilisation moderne d'inspiration occidentale.

  1. Neige de printemps
  2. Chevaux échappés
  3. Le temple de l'aube
  4. L'ange en décomposition

à venir

Une soif d'amour

à venir

Le tumulte des flots

à venir

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